Récepteur ... ou émetteur ?
La plupart (la totalité ?) des services "gratuits" disponibles sur Internet – réseaux sociaux, moteurs de recherche, IA, jeux, etc – sont en réalité des systèmes de collecte de données, privées et professionnelles. Cette collecte est opérée automatiquement lors de vos interactions avec ces systèmes.
Cette interaction peut être passive et inconsciente. Ainsi par exemple, ces systèmes classent les images que vous regardez, en fonction du temps d'observation. Quelques secondes de différences récurrentes sur des photos qui défilent suffisent pour déceler chez vous des attirances dont vous n'avez pas nécessairement conscience concernant votre propre personne.
L'objectif final des entreprises commerciales qui vous proposent des services gratuits, est de revendre vos données à d'autre entreprises commerciales. Connaissant votre profil psychologique, mieux que vous-même, ces entreprises peuvent alors vous inciter à acheter leurs produits ou services, en exploitant vos penchants psychiques, surtout ceux dont vous n'avez pas conscience. Il s'agit d'un système intégré de plateformes web (cf. marché biface), où ces activités d'influence opèrent de façon de plus en plus subreptice.
Ce faisant, vous êtes amenés à commettre des achats et à vous engager dans des activités de consommation, dans lesquels vous ne vous seriez pas engagé en l'absence de ces techniques d'influence. Cela a inévitablement un impact sur :
D'autre entreprises ou organisations peuvent être intéressées par vos données privées et professionnelles : espionnage économique, propagande politique, ...
Ceci étant dit, il demeure que les moteurs de recherche ou les systèmes d'IA peuvent être hautement utiles ... pour autant que leurs effets négatifs ne l'emportent pas sur leurs avantages. Or comme ces effets négatifs sont souvent un résultat de la maximisation des profits, la conclusion est évidente : il doit exister dans ces domaines une offre par des entreprises (100%) publiques, et celles-ci devraient être sous contrôle réellement démocratique.
Approfondir :
• /rapport-qualite-prix
• democratiedirecte.net
Quelle forme pourrait prendre cette implication publique ? C'est ce que nous allons voir dans la section suivante, qui aborde la question de l'utilisateur considéré cette fois non plus seulement comme récepteur, mais aussi émetteur de messages.
Pour un échange équilibré ...
Les réseaux sociaux sont-ils un moyen pertinent de participer à un débat, ou pour poser des questions à des humains ? L'expérience suggère que c'est rarement le cas.
En effet, la plupart des messages postés sur les réseaux sociaux ont un contenu informationnel quasiment nul pour les autres utilisateurs (mais ceux-ci ne s'en rendent pas nécessairement compte ...) :
La conclusion est de même type que dans la section précédente. Les forums virtuels peuvent certes s'avérer utiles ... mais pour autant que le ratio avantages/inconvénients soit favorable. Pour ce faire, l'État pourrait enrichir l'offre du marché en proposant des services Internet via des entreprises (100%) publiques.
Ainsi le marché des forums serait composé de deux types d'offres complémentaires, chacune ayant ses avantages et inconvénients spécifiques :
NB : étant bien compris que, en procédant à des recoupement de données (même "anonymisées"), il est hautement probable que ces entreprises peuvent connaître extrêmement rapidement notre véritable identité (et bien plus...), de sorte qu'un pseudo ne protège notre anonymat qu'aux yeux des autres utilisateurs.
Approfondir : democratiedirecte.net/identification-authentification-internet
Vous pourriez être tenté de croire (naïvement) que les réseaux sociaux peuvent être pour vous un moyen de faire connaître gratuitement vos idées, voire même vos produits ou services. Or les réseaux sociaux ne sont pas du tout conçus pour cela. Ils n'offrent à la plupart de leurs utilisateurs qu'une illusion de visibilité médiatique (notamment en raison des algorithmes de maximisation des interactions, qui enferment les utilisateurs dans des bulles d'entre-soi). Seules exceptions : les personnes (physiques ou morales) que ces réseaux utilisent pour vous attirer et vous inciter à interagir au maximum avec leur système de collecte d'informations.
Voici quelques principes essentiels pour une propagation qualitative et respectueuse (vs propagation de masse) d'un message via Internet :
Courriel : préférez la propagation via le courriel plutôt que via les réseaux sociaux.
URL : le corps de votre courriel doit contenir, non pas votre texte, mais l'adresse web (URL) de votre article sur votre site web.
Comment créer et gérer son propre site web : democratiedirecte.net/citoyennete-numerique#serveur.
Ciblage : ne transmettez pas le message à un maximum de personnes, mais :
Extra-soi : afin de sortir de l'entre-soi, essayez de sélectionner des personnes ne se connaissant pas à priori, ou qui ne partagent pas le même avis concernant le sujet.
Désabonnement : dans le cadre d'une infolettre, veillez à afficher systématiquement un lien vers votre page de désabonnement, en pied de page de votre courriel, et sur la page web du document référencé. La fonction de désabonnement est indispensable pour (i) minimiser la probabilité qu'un de vos messages n'intéresse pas des abonnés, et (ii) éviter, en cas de désintérêts récurrents, que votre adresse email d'expédition soit blacklistée pour spam.
La fable du lièvre et de la tortue nous indique pourquoi il n'est pas irrationnel de privilégier la qualité sur la quantité.
Tableur : propagation.ods
Le graphique ci-contre illustre l'évolution du nombre total de personnes ayant reçu votre message, au fur et à mesure de sa propagation, si chaque destinataire le propage à trois autres personnes. Le graphique montre qu'après seulement une vingtaine d'itérations, la totalité de la population mondiale aura reçu votre message !
Et ce n'est pas la vitesse maximale, que l'on peut estimer à cinq itérations : si l'on suppose qu'en moyenne chaque humain connaît personnellement une centaine de personnes, alors on a bien que 1005 = 10 109 qui est l'ordre de grandeur de la population mondiale. Mais une autre fable tempère nos ambitions, celle de la grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf ...
Ce qui est déterminant – et de façon exponentielle – c'est donc le nombre moyen de messages retransmis par chaque destinataire. Or la probabilité de retransmission est proportionnelle à l'intérêt du destinataire pour le message. C'est ce qu'illustre le graphique suivant.
Tableur : propagation.ods
Ce second graphique montre que le nombre de personnes ayant reçu le message après trois itérations est de :
Approfondir : https://democratiedirecte.net/intelligence-collective
La minimisation des effets négatifs d'Internet, et la maximisation de ses effets positifs, pourraient être réalisées via :
Pour ce faire, chaque citoyen peut :
FJ
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Une publication de François Jortay