Lorsque les prix augmentent fortement et brusquement – par exemple en raison de tensions sur le marché de l'énergie – voyez-vous vos salaires augmenter dans la même mesure ? Et quand les tensions ont disparu, voyez-vous redescendre les prix du marché ?
Cet effet cliquet concerne également l'indexation des salaires.
La réponse à ces deux questions est négative. La raison en est que nous ne vivons pas dans une économie mixte, où les grandes entreprises privées seraient concurrencées par des entreprises publiques.
Or, d'une part les entreprises privées sont motivées par la maximisation des profits, tandis que les entreprises publiques – pour autant que le système politique soit réellement démocratique – pourraient préférer maximiser le rapport qualité/prix de leurs productions, sans faire de pertes, et en gagnant juste de quoi réaliser les investissements nécessaires pour adapter en permanence la production à la demande et au progrès technologique.
D'autre part, dans la situation actuelle où la plupart des entreprises 100% publiques ont disparu, de nombreux secteurs économiques sont sous le contrôle d'un petit nombre de grandes entreprises, qui s'entendent pour se partager le marché, par des accords de contingentement de la concurrence (oligopole).
En occident, le lobby des grandes entreprises a convaincu les gouvernements d'éliminer les entreprises publiques, en les accusant de "biaiser le fonctionnement des marchés", ceux-ci étant supposés maximiser par nature à la fois le profit des entreprises privées et le rapport qualité/prix de leurs productions. Miracle !
Cette idéologie – propagée dans les universités sous le nom de "science économique" – pousse donc l'absurdité (comme toute idéologie) jusqu'à affirmer que l'on maximise les effets bénéfiques de la concurrence sur le rapport qualité-prix des biens & services, en protégeant les grandes entreprises privées de la concurrence offertes aux consommateurs par les entreprises publiques !
Pourtant, si l'État créait, notamment, une chaîne de magasins d'alimentation, gérée sur base de critères de rentabilité et de qualité du service public, il est évident qu'une partie considérable de la population (dont moi-même) préférerait y faire ses courses. Une enquête réalisée par Ernst & Young montre en effet que sur l'ensemble de la planète les populations sont généralement satisfaites des entreprises publiques, et qu'elles les apprécient mieux que les entreprises privées [source].
Approfondir : democratiedirecte.net/entreprise-publique
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Une publication de François Jortay